« Nos vendeuses valorisées »

À 11 h ce matin-là, la boulangerie-pâtisserie-salon de thé « Le Kiosque Salé-Sucré » ne désemplit pas. Pour les vendeuses, c’est du non-stop. De même que pour les autres salariés au fournil et surtout le patron, Eric Lamberts, qui doit faire face ce jour-là à l’absence d’un employé. Et c’est en confectionnant les pains au chocolat qu’il parle de son activité. Tout en surveillant l’apprentie chargée de faire cuire la fournée de fin de matinée. Aïe, un pain est resté coincé dans le fond du four. Eric Lamberts doit remontrer comment manier la longue pelle. « Nous avons pris deux semaines de vacances en deux ans et demi, raconte cet artisan de 53 ans. L’arrêt de la partie salon de thé avec la pandémie a eu un gros impact financier. Nous avons perdu 200 000 € de CA, alors que nous tournons en moyenne entre 620 000 et 700 000 € par an. Il va nous falloir trois ans pour nous en remettre… »

Achalandage et conseil

La qualité de l’accueil dans le magasin n’en a pas pâti. Au contraire. Elle a d’ailleurs été récompensée récemment par la CCI Alsace qui met en avant les commerces dont c’est le point fort en leur attribuant un label qui les distingue. « Pour les clients, cela ne change pas grand-chose, souligne Céline, l’épouse d’Eric, et qui a en charge la partie snacking. Mais c’est vraiment une mise en valeur de nos quatre vendeuses et une fierté pour elles. Il est vrai que Eric et moi sommes exigeants sur la politesse, le sourire. Un impératif dans notre métier. ». Sandra Gerber, une des vendeuses, confirme : « Nous étions vraiment surprises et ravies quand nous avons su que le magasin avait obtenu le label. C’est une reconnaissance de notre travail au quotidien. » Avant de le décerner, la CCI envoie un contrôleur incognito qui prend le rôle d’un client lambda. Un appel « anonyme » pour une demande de renseignements est également passé. Le label récompense aussi « l’achalandage, la diversité de l’offre, le conseil, la visibilité sur le web » précise le communiqué de présentation de la démarche par la CCI.

Céline et Eric Lamberts ont repris cette boulangerie à Ostwald en novembre 2017. Tout a été refait sur l’ensemble qui fait 300 m², dont 200 m² pour la fabrication. Le couple avait déjà été à la tête de deux autres boutiques sur Strasbourg, revendues par la suite. En 2016, ils étaient partis en Thaïlande pour une année sabbatique, avec le projet ensuite d’ouvrir un magasin type glacier à Singapour. « Nous avions bien avancé notre dossier avec le consulat de France, explique Eric. Mais la maladie de ma belle-mère nous a obligés à rentrer. » Pour leurs boutiques précédentes, les Lamberts avaient déjà reçu ce label « Qualité Accueil ». Ils avaient également reçu une lettre de félicitation de Jacques Chirac, alors Président de la République, en 2005, pour l’insertion de jeunes apprentis dans le quartier difficile de la Meinau où leur fond était situé à cette époque.